Les Chroniques de Vollimm

(deux textes assez vieux - mars 2007 - que j'ai retrouvés)

Chapitre 1: Trou noir

Très loin, quelque part dans l'immensité de l'espace, une masse sombre et infinitésimale apparaît. Une minuscule tâche noire, insignifiante, qui se met à tournoyer lentement dans le cosmos. Elle s'agrandit lentement, ce qui semble provoquer l'intensification du rythme et de la vitesse de ses tours, à moins que ça ne soit l'inverse....

Après quelques heures, la tâche s'est étendue démesuremment, faisant place à un trou noir. En son sein, temps et espace se confondent et s'affrontent, chacun y déployant une puissance unique et incomparable (ndlr: même si des petits rigolos d'une espèce appellée "scientifique" prétendent orgueilleusement avoir évalué et mesuré cette énergie).
Puis, le trou noir se ramasse sur lui-même, rétrécit rapidement, et enfin, disparaît complètement.

Couché dans l'herbe humide des prairies d'Astrub, Vollimm contemple le ciel de ses yeux blancs, dépourvus de pupille. On le penserait aveugle, mais ce n'est pas le cas du Xélor. Non.... Il ressent les choses differemment, captant l'énergie vitale de tout ce qui l'entoure et s'en servant ainsi pour former sa propre image du monde qui l'entoure. Il voit "autrement" c'est tout.
Et malgré la distance, il n'a rien perdu du spectacle du trou noir. Lui l'a vu multicolore, rayonnant d'énergie lumineuse, bouillonnant de forces controversés. Il n'a pas perdu une miette de ce qui est pour lui le spectacle le plus fascinant qui existe de par le monde....
Secrètement, il rêve souvent de pouvoir déchaîner une telle puissance. En effet, tout comme le trou noir qu'il vient d'observer, Vollimm joue avec le temps et l'espace pour combattre. Mais sa connaissance n'en est que faible, et sa maitrise encore imparfaite....

Soudain, Vollimm n'a plus du tout sommeil. Ses idées lui causent trop de tracas. En pleine nuit, il se lève, enfile sa robe blanche ornée d'une étoile bleu sur le poitrail, sa cape et sa coiffe faite en peau et fourrure de prespic, ce qui lui apporte toujours un agréable sentiment de protection - certes au détriment d'une odeur assez nauséabonde....
Une fois ses bottes aux pieds, le Xélor reprend en pleine nuit sa route vers la cité d'Astrub, où il doit mettre en vente quelques potions de sa fabrication.

Tout en marchant, il laisse ses pensées vagabonder.
Comme souvent, il songe à reprendre un maître pour achever sa formation de Xélor, mais, après quelques secondes de réflexion, il rejette l'idée, encore une fois.

Non, devoir à nouveau obéir à un maitre le répugnerait trop. Ces pensées le ramène à sa jeunesse...

Chapitre 2 : Les jeunes années

La route d'Astrub, le fait de songer à un Maitre, tout ça le ramène bien des années en arrière.

En effet, Vollimm est né à Astrub voilà maintenant 28 ans, ce qui fait de lui un jeune Xélor. Néanmoins, il n'a que peu vécu dans le village en question.

Né d'un père inconnu, sa mère l'a abandonné à sa naissance au temple Xelor, pour qu'il y soit formé. Le fait qu'elle n'ait pas daigné laisser une bourse à ses professeurs et qu'il n'ait pas montré de grand talent a fait que ses maitres l'ont rapidement jugé limité dans l'art qu'exerce tout Xelor, et ont restreinct son enseignement aux bases, tel que les sorts de Contre, Rayon Obscur ou encore de Téléportation, sort que Vollimm maitrisait d'ailleurs à peine alors qu'il atteignait pourtant déjà la fin de sa première décennie.

Négligé par ses professeurs, il se vit plus souvent réduit à exécuter les corvées qu'à être instruit par l'un d'eux.
C'est alors qu'il passait le balais dans une salle de cours où l'un des maitres Xelor donnait une leçon qu'il comprit la subtilité du sort de Ralentissement. Néanmoins, il lui fallu trois bons mois pour apprendre, seul dans sa chambre et une fois la nuit tombée, à le lancer correctement.

C'est avec un dégoût mêlé d'envie qu'il observait les maitres apprendre aux autres élèves les sorts plus complexes comme Protection Aveuglante, Momification, Frappe du Xélor, et Sablier du Xélor, sort pour lequel il ressentait toujours une affinité particulière.

Délaissé par les enseignants, réduit au titre d'observateur lors des cours - quand ce n'était pas à celui de serviteur - Vollimm décida qu'il ne progresserait pas ici, et qu'il était temps pour lui de partir.

(je reprends la suite, texte écrit... à l'instant)

Chapitre 3 : Libération

Ainsi, le grand soir arriva. Celui où il gagnerait sa liberté.....
Il avait déjà tenté maintes fugues, mais avait toujours été stoppé rapidement....
Les autres élèves, exténué par les exercices du jour, avaient tous gagnés leurs lits et dormaient déjà d'un sommeil profond. Ils n'avaient même pas pris la peine de dîner.
Vollimm, qui avait été chargé de diverses corvées au cours de la journée, n'a pas pû lui non plus prendre son repas d'ailleurs, le cuisinier ayant jugé qu'il était inutile de faire à manger pour "un seul petit bonhomme, et même pas doué qui plus est".

Son estomac vide, le xélor vexé et affammé, il décida qu'il était vraiment temps pour lui de partir d'ici. Chose pas simple d'ordinaire, les élèves n'ayant pas la permission de sortir du temple, sauf cas exceptionnels, et la sortie principale étant la seule accessible - les fenêtres étant munis de barreaux solidement fixés. Mais les élèves couchés, aucun ne pourrait aller cafter, et Vollimm avait entendu au détour d'un couloir que les professeurs seraient en réunion jusque tard, la surveillance serait donc sans doute minimale. La porte principale et celle du dortoir, tout au plus...

Pour franchir la porte du dortoir, il avait la solution.
Une Téléportation, et le tour fut joué. Bien que pas assez doué dans l'art d'exercer ce sort pour sortir directement du Temple, Vollimm pût se rematérialiser à 4 salles de là, dans un débarras.

Couvert de poussières en tout genres, le jeune xélor sortit dans le couloir, et se dirigea à pas feutrés vers la sortie.
Tout se passa bien. Plus qu'un tournant, le dernier couloir, et la dernière sortie serait à portée de main....
Prudemment, le Xelor invoqua une Aiguille Chercheuse et l'envoya le renseigner sur l'éventuelle présence d'un professeur ou d'un surveillant dans l'entrée. L'Aiguille lui indiqua qu'il n'y en avait pas. La liberté, enfin, après 12 ans d'enfermement, le jeune Xelor allait enfin pouvoir quitter ce Temple. Gagné par l'enthousiasme, Vollimm couru vers le virage, et l'espoir de la liberté et d'un avenir.

Et là, le drame. Face à lui, juste à côté de la porte, un Cadran, sans doute posé là par un professeur.
Celui-ci se mit à émettre une fine vibration dans l'air ambiant. Le sort n'est pas franchement gênant en lui-même, à peine déstabilisant..... mais les professeurs allaient en ressentir les effets, et les élèves les plus doués aussi.
Vollimm gagna la porte aussi vite que ses petites jambes pûrent le lui permettre.
Un Flétissement lui permit de faire craquer la serrure, et il ouvrit la porte à toutes volées.
En parlant de volée, une belle lui était promise si il ne trouvait pas une solution rapidement pour prendre de l'avance. En effet, dans les couloirs, des bruits de courses précipitées commençaient à retentir.

Aussi vite qu'il pût, il s'enfuit vers le sud d'Amakna - même si à vrai dire, cette direction fût prise totalement au hasard.
Dans sa course folle, il jetta un regard derrière lui. Plusieurs professeurs et gardiens du Temple Xélor le poursuivait. L'un des professeurs, celui de Gestion des Espaces, se matérialisa une douzaine de mètres derrière lui, et commença à lancer des sorts de Fuite pour rejoindre Vollimm. Il fallait trouver quelque chose.
Vollimm puisa dans ses ressources et lança le seul sort qui puisse se révéler utile. Flou eut bien plus d'effets qu'il ne l'avait espéré. L'espace de quelques instants, ses poursuivants ralentirent - certains même s'arrêtèrent carrement.

Vollimm lui ne s'arrêta pas, et courut longtemps, bien après que ses anciens Maitres aient cessé de le poursuivre. Il était heureux de courir, de sentir l'air frais sur son visage, d'être libre. Enfin libre.

Chapitre 4 : Errance

Vollimm couru longtemps, très longtemps, jusqu'à épuisement total. Puis d'un coup, dans les champs amaknéens, à un endroit où l'herbe était plus haute, il s'arrêta et tomba lourdement, exténué.
Quelques secondes plus tard, ses yeux se fermèrent, et il s'endormit d'un sommeil réparateur, tandis que le soleil se couchait.

Mais il fût réveillé en sursaut. Le sol vibrait. Ouvrant les yeux, le xélor pût voir qu'il était déjà midi passé. Il se mit à genoux pour voir la cause de ces mini tremblements de terre.
A une quinzaine de mètres, un scarafeuille blanc dévorait les herbes à sa portée. Vollimm se fit aussi petit qu'un xelor le peut, mais le monstre finit par s'apercevoir de sa présence.
L'air nerveux, le scara se mit à donner de grands coups de pattes dans les herbes. Vollimm comprit qu'il finirait par y passer en restant là, et prit à nouveau la fuite. Mais la bête, bien plus rapide, le prit en chasse. Elle gagnait rapidement du terrain. Des ailes, y'a pas à dire, mais ça aide.
Angoissé, Vollimm accélèra l'allure, mais la bestiole continuait à approcher.
Une lumière derrière lui.... le sol s'arrêta de trembler.... Prudemment, Vollimm ralentit l'allure, puis s'arrêta complètement, avant de se retourner.

Devant lui, un xelor, un Toh'lo à la main récupèrait les restes du scarafeuille.
"Bonjour jeune confrère" dit-il en arrachant une viscère. "Pas très prudent de te balader seul dans le coin. Tu devrais regagner Astrub petit."
"D'ac... d'accord monsieur... monsieur ?"
"Alawakbwak. Allez file. Par là" dit-il en désignant le nord.
"Merci monsieur."

Vollimm prit ses jambes à son coup dans la direction indiquée. Astrub ? Non, vraiment pas l'envie.... Hors de vue d'Alawakbwak, il s'arrêta.... et prît la décision de le suivre, discrètement, et à distance. Voir un xelor expérimenté combattre ne pouvait lui faire que du bien.

C'est ainsi, en le suivant au fil des jours, sans se montrer, que Vollimm mit les pieds pour la première fois au campement des bworks.

Chapitre 5 : Première leçon

Le campement des bworks. Au sein des montagnes, un coin hostile, des tentes en sale état, des affaires trainant partout, pas âme qui vive. Un Xelor qui marche avec prestance au milieu de tout ça, un autre qui le suit discrètement. Voilà, le décor est planté, une bonne chose de faite.

Vollimm tente donc toujours d'apprendre en suivant Alawakbwak. Discret, mais distrait, il fait chuter quelques pierres. Immédiatement, trois bworks surgissent des mines. L'un est doté d'une longue barbe rousse et d'une toge pourpre, les deux autres ont l'air de féroces guerriers.
Mais Vollimm ne voit pas tout.

De sa gauche jaillit un éclair vert qui passe juste devant lui, et part vers la droite. Il tourne la tête. A moins de deux pas de lui, une flèche en os de Karne se fige dans les airs, et puis se désintègre. Apeuré, Vollimm se jette à l'abri des rochers.
De son côté, Alawakbwak lance d'autres Flétrissements de-ci de là, tuant l'archer puis les autres bworks que Vollimm avait vu. Sa technique laisse admiratif le jeune xélor.
Indemne, Alawakbwak s'approche de Vollimm.
"Allez viens, on décampe. Lève toi. Et fais gaffe un peu. Lance un Contre si tu dois être discret quelques instants. Tu sais, ici, les flèches vont pas siffler à tes oreilles comme dans les récits où le héros voit une volée entière passer autour de lui sans ce faire toucher. Ici, les archers t'enverront directement une flèche dans le front, et basta, on n'est pas dans un conte tu sais alors tu devr....."

C'est sur ses bons mots qu'une flèche se figea entre les pieds d'Alawakbwak, qui immédiatement se jetta à son tour derrière un rocher, à l'abri, aux côtés de Vollimm.
Ils prirent une grande inspiration avant de ressortir tout deux, courant à toutes jambes vers la grotte menant à la sortie du campement.
C'est ainsi, dans cette fuite éperdue, que naquît une grande amitié.